La gestion d’une école d’équitation était notre vie professionnelle et mon épouse entretenait de jolis pots et bacs d’annuelles afin d’embellir les abords de la cafeteria. Une cinquantaine de contenants garnis chaque printemps depuis 25 ans. Imaginant un moyen d’éviter ce travail, elle suggéra de remplacer l’éphémère par du permanent.
Lors d’incessantes sorties à cheval, j’étais enclin à observer les cycles de floraison dans les propriétés. Je me réjouissais de revoir telle zone de perce-neige, tels flamboiements de massifs, l’un de forsythia, l’autre de corêtes du Japon, trois sublimes azalées rouges, puis d’immenses rhododendrons ponticums et ainsi de suite. Le désir de jouir « à la maison » des merveilles admirées naissait.
D’abord, nous voulûmes végétaliser deux talus dominant la carrière (l’aire d’évolution extérieure des chevaux). Notre sol acide convenait aux rhododendrons, des arbustes enthousiasmants. Ils devinrent nos premiers essais. A l’origine herbeuse, la surface à couvrir s’étalait sur 500 m2 .
La terre, certes acide était dépourvue de l’humus dont les rhodos ont besoin. A force d’amendements (nous amendons encore cette parcelle 8 ans plus tard), en diversifiant notre choix avec des ericas, callunes, azalées, etc. et à l’aide d’une machine énorme pour creuser les nombreux trous, nous menèrent ce premier projet à bien. Cela prit trois ans, en concomitance avec la suite.
Ces plantations initiales avaient éveillé une passion commune. Gagné par une frénésie de jardinage sans limites, notre couple multipliait les planifications. Les trois premières années, une modeste roseraie, une haie libre de 160 mètres, un troisième talus de la carrière ainsi que différents lieux furent créés. Quasi euphoriques, nous vivions une allégresse horticole ! Cela n’a pas changé !
Autour de la carrière
Le jardin est situé à la « La Heydt ». Ce mot signifie « les bruyères ». Jadis, les callunes prospéraient. Ainsi, le choix d’installer des plantes de terre de bruyère vint naturellement d’autant que les rhododendrons et les azalées figurent parmi les végétaux aux plus beaux épanouissements.
A condition de les planter en larges aplats, les bruyères enrichissent un jardin par leur longue floraison et surtout par les multiples teintes des feuillages qui changent de couleur au fil des saisons.
Afin de donner du relief sans occuper trop d’espace, les conifères érigés proposent un ample panel. Voilà l’essentiel de ce que l’on voit sur les talus !
Le talus au sud de la carrière est exposé nord. Une situation qui convient aux azalées et rhododendrons. Il comprend deux étages (la pente est entrecoupée par une plateforme).
Le sol se compose de « poches » de différents sables gras ou de glaise. Il a fallu amender. Du terreau, de la terre de bruyère, de la paille, du fumier de cheval ou de bovin et des écorces de pin ont été utilisés.
Le talus ouest (65 mètres) commence au nord par une bordure de 15 cm, puis se rehausse progressivement jusqu’à 160 cm. La terre est la meilleure des trois talus.
Dès 15 h en été, il est à l’ombre. Encore des conditions propices pour les rhodos.
Les deux niveaux sur 65 mètres de longueur du talus est sont exposés ouest.
Trop de soleil pour les rhodos ! Les bruyères y sont omniprésentes ! Un peu de sable
et le mélange compost/terre de bruyère ont été indispensables. Les conifères érigés amènent la verticalité.